A chacun son autonomie….Joël répond aux questions des adhérents

La publication de Joël concernant son lancement de la section Thiers/Puy de Dôme ainsi que son mode de vie « autonomiste » a suscité un grand nombre de réactions. Joël a souhaité y répondre et réagir, nous lui laissons ici la parole.

« Certains commentaires à ma dernière missive estimaient que mon projet de vie était « non réaliste » et « inapplicable pour la population générale ». Je souhaite apporter quelques précisions qui me paraissent utiles.

J’ai démarré ce projet par volonté de me mettre en retrait du monde. À la suite d’un problème familial et un gros « burn out », je devais m’isoler, c’était devenu plus qu’un besoin. Et pour parachever mon isolement, les médias de grand chemin m’ont appris il y a deux ans que je ne pouvais plus faire partie de la société. Je me suis vu banni parce que je refusais de me faire injecter un produit expérimental, qui venait d’apparaître à point nommé pour sauver la mise d’un gouvernement alors perdu entre ordres et contre-ordres. L’efficacité de la propagande étatique aurait fait la fierté du Docteur Goebbels. Je n’ai plus eu le droit d’aller au restaurant, de me déplacer en train, et les voisins qui regardaient déjà d’un drôle d’œil ce « Parisien » bêcher son jardin, ont fini par l’exclure de tout apéritif et l’éviter comme la peste. J’avais même pensé acheter une crécelle, mais je n’en ai pas trouvé.

Il me semble tout à fait réaliste de vouloir me préparer à passer sans trop de douleur un futur qui s’annonce difficile. Je jardine et cultive quelques légumes sur mon petit coin de montagne. Mais je m’efforce de conserver un stock de graines pour accroître cette activité et ainsi pouvoir récolter des quantités plus importantes de légumes d’année en année. Et je m’intéresse de près à la création d’une « forêt comestible ». Je veux utiliser comme base de ma forêt jardin les noyers, pommiers et poiriers sur une parcelle, et au fil du temps planter des arbustes de taille moyenne (petits fruitiers), des buissons (pour pouvoir cueillir des baies ou des plantes aromatiques), et enfin dans les espaces libres des plantes diverses et les plus variées possibles, des légumes vivaces, des plantes aromatiques et médicinales et tout ce que je pense être utile. J’utiliserai les arbres comme support pour des plantes de type lianes, comme de la vigne, des mûriers ou du houblon. Le but est de recréer un réel écosystème de forêt naturelle et de la rendre encore plus productive en jouant sur les ombres, avec les différentes hauteurs, et les variations d’humidité liées à la variation d’espacement entre les différentes variétés.  Mais c’est un chantier au long cours et une fois encore, il faut savoir se soumettre au rythme donné par la nature.

J’ai également planté de l’Armoise annuelle, ou « absinthe chinoise », qui contient plusieurs substances actives, en particulier l’artémisinine, une molécule utilisée pour soigner le paludisme. Son efficacité est également réputée pour le traitement de maladies infectieuses graves, et de nombreuses études tentent d’établir ses effets anticancéreux et antiviraux. J’ose affirmer que les infusions d’armoise ont soulagé la grippe dont j’ai été victime à l’automne dernier. Je suis toujours en quête de variétés médicinales ou de plantes sauvages (et donc parfaitement adaptées à l’environnement semi-montagneux dans lequel je me trouve). Beaucoup « d’autonomistes youtubeurs » à la mode oublient de parler de pharmacie. Je trouve important de couper les ponts avec Big-Pharma, ou au moins de limiter nos rapports.

Mon parc à volaille se trouve au bord de la route, et même si le passage est rare, je souhaite planter une haie pour couper la vue. Je viens de découvrir l’existence du miscanthus, également appelé « herbe à éléphants ». Cette plante présente l’avantage d’offrir une très bonne productivité, pousse vite sans besoin d’importantes quantités d’eau et sans être invasive. Elle peut rapidement atteindre deux mètres de haut. Et le bois ainsi produit sèche vite et peut contribuer au chauffage pour un coût vraiment dérisoire.

Mon but n’est pas de nourrir toute la planète, mais simplement réunir tous ceux qui pensent comme moi que le système actuel est déjà mort mais ne veut pas le voir, et sentent l’urgence de se mettre en retrait et faire sécession. Je ne cherche aucunement à inventer la roue ni à créer un modèle économique, mais encore une fois, ensemble, il est possible d’aller plus loin ou plus haut. Il est toujours possible d’échanger des graines, des coups de main ou des outils. Ou d’échanger des idées et partager un moment à discuter pour se sortir de l’isolement dans lequel nous nous trouvons tous de plus en plus. Vous vous trouvez au-dessus de véritables mines de savoirs enfouis en vous, partagez-les ! »

Pour contacter Joël et rejoindre la section Thiers/Puy de Dôme: joel.resterlibre@tuta.io

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